Mes chers confrères,
Le Barreau de Lille et moi-même sommes très honorés d’accueillir ce cinquantième congrès du SAF à Lille, au Nouveau Siècle, siège de l’orchestre national de notre ville. Notre barreau qui compte 1 300 avocats est fier d’organiser avec le SAF et sa section lilloise et ce pour la troisième fois, votre congrès dans la capitale des Flandres.
C’est toujours un plaisir pour des avocats de participer aux travaux du SAF tant ils sont inspirants. D’ailleurs, le travail du SAF est une richesse pour tous les barreaux français, tout particulièrement celui de Lille.
Le SAF est en effet présent au sein du Conseil de l’Ordre et anime de nombreuses commissions ordinales. La richesse de ses actions et ses réflexions vient s’inscrire dans la vie d’un barreau ouvert qui a toujours su donner leur place aux actions et propositions de tous les syndicats d’avocats.
Pour notre barreau la Défense n’est pas un vain mot car ses membres se mobilisent au service d’une défense de qualité pour tous, au travers des multiples commissions pénale, victimes, mineurs, étrangers, logement, personnes vulnérables et hospitalisations sans consentement…
L’un de mes prédécesseurs, proche du SAF avait organisé des commissions spécialisantes pour assurer les permanences et les commissions d’office, les avocats intéressés devant se former pour garantir la meilleure prestation de défense pour tous, quelle que soit leur situation humaine et sociale. Le SAF local s’est beaucoup investi dans leur mise en œuvre.
En ma qualité de Bâtonnier, je bénéficie du droit de visite dans les lieux privatifs de liberté (commissariats de Lille, de Roubaix, maison d’arrêt des femmes de Sequedin, centre de rétention administratif de Lesquin) et je continuerai inlassablement à dénoncer les conditions indignes de ces lieux de privation de liberté. La section de Lille du SAF et son président Antoine Chaudey ont d’ailleurs remarquablement participé au travail de recensement des conditions de garde-à-vue.
Cette collaboration constructive a également permis au Barreau d’assurer des permanences destinées aux migrants dans le Calaisis dans le cadre du bus du droit. Cette opération doit sa réussite au travail d’autres élus du SAF et particulièrement à Laurence Roques et à Bénédicte Mast. Dans cette veine le Barreau de Lille va tout prochainement mettre en place des permanences de droit des étrangers pour les migrants.
Nous avons également organisé ici pour la première fois (et pas pour la dernière) la Journée de l’avocat en danger en lien avec la commission LDH du CNB, L’Observatoire International des Avocats en Danger et le SAF. Le combat pour les libertés ne s’arrête jamais.
Bien évidemment toutes ces initiatives et innovations ne reposent pas exclusivement sur le SAF et c’est la mobilisation de tous les confrères qui permet au Barreau de les mener à bien. Cela illustre combien un syndicat qui réfléchit et propose dans un esprit constructif et ouvert, permet à toute la collectivité professionnelle et donc aux justiciables de bénéficier d’actions porteuses de valeurs humanistes. L’exemple de Lille peut inspirer de nombreux barreaux.
Votre congrès parlera particulièrement aux avocats lillois : en ces temps où la justice est en grande difficulté, l’intelligence artificielle constitue un véritable défi que l’intelligence collective du SAF saura appréhender et relever lors des travaux de ce cinquantième congrès.
Je vous souhaite à toutes et à tous un excellent Congrès.