Lundi 30 juin 2025, notre consœur tunisienne Sonia Dahmani, qui purge déjà deux peines de 26 mois de prison au total, a été condamnée à deux ans de prison supplémentaires. Sonia Dahmani est poursuivie dans cinq affaires liées à des déclarations ou publications dans des médias, toutes en vertu du décret-loi 54 signé en septembre 2022 par le président Saïed. Le cas Sonia Dahmani illustre l’érosion systématique de l’État de droit en Tunisie. Depuis septembre 2021, la situation des avocats et avocates en Tunisie est devenue de plus en plus difficile en raison de l’instrumentalisation de la justice et du harcèlement que subissent nos consœurs et confrères tunisiens mais également les juges, les journalistes et les différents acteurs de société civile. Le harcèlement et l’intimidation des avocates et avocats, en particulier de celles et ceux qui assurent la défense des clients dans des affaires politiquement sensibles, se sont considérablement intensifiés ces dernières années. Les avocats et avocates tunisien.nes font l’objet de poursuites pénales abusives, de menaces d’agressions physiques mais également d’actes de torture perpétrés lors de leur arrestation ou en détention. Au quotidien, ils subissent des entraves dans leur exercice professionnel avec des violations quotidiennes du secret professionnel. En juin
Actualités
Droit international
Pour le respect des droits de Sonia DAHMANI et de l’ensemble de nos Confrères et Consœurs en Tunisie
Droit international
Gaza : la France doit agir et ne plus être complice
Le Syndicat des avocat·e·s de France (SAF) exprime sa profonde indignation face à l’aggravation des violations du droit international et droit international humanitaire commises par les autorités israéliennes en Palestine et en particulier à Gaza. D’après l’UNICEF, rien qu’à Gaza, 54 607 personnes ont été tuées, dont 15 613 enfants, 125 341 personnes ont été blessées dont 34 173 enfants, 11 200 autres étaient portées disparues et seraient probablement sous les décombres et 95 % des écoles ont été endommagées. Depuis vingt mois et plus encore depuis le 2 mars 2025, nous assistons à une catastrophe humanitaire inouïe : les bombardements massifs et indiscriminés, les blocus, les privations de nourriture, d’eau, de soins, de refuge, ont pour conséquence directe l’anéantissement des palestinien.ne.s. Les images et les rapports s’accumulent : destruction systématique, attaques ciblées contre les structures de santé et les journalistes, famine organisée, violations répétées du droit international humanitaire. Les instances internationales, se contentent de déclarations sans effet, renonçant à mettre en œuvre les mécanismes dont elles disposent, pendant que certains États s’abritent derrière des considérations diplomatiques pour justifier leur inaction. En tant qu’avocat·e·s, en tant que défenseur·e·s des droits, nous avons le devoir d’alerter, de dénoncer, de refuser l’indifférence. Notre mission
Droit international
Sur la révocation du Bâtonnier du barreau d'Istanbul
Nos organisations condamnons fermement la révocation du bâtonnier du barreau d’Istanbul İbrahim Kaboğlu et la dissolution du conseil d’administration pour des prétendus faits de propagande terroriste. Cette dissolution fait suite à la procédure judiciaire initiée le 14 janvier 2025 par le Procureur général d’Istanbul en représailles suite à la déclaration publiée par le Barreau d’Istanbul le 21 décembre 2024 condamnant la mort des journalistes Nazım Daştan et Cihan Bilgin, qui auraient été tués lors d’une frappe de drone turc dans le nord de la Syrie. Nos organisations rappelons que les organisations professionnelles, y compris les barreaux, ont le droit et le devoir d’exprimer leur point de vue sur des questions d’intérêt public, en particulier lorsqu’elles concernent l’État de droit et les droits de l’homme. Cette dissolution est une instrumentalisation des procédures judiciaires par les autorités turques dans le seul but d’empêcher le Barreau d’Istanbul d’exercer son droit fondamental à la liberté d’expression garantie par les internationaux et les principes régissant la profession d’avocat. La décision du tribunal est une attaque claire contre l’indépendance et le fonctionnement du Barreau d’Istanbul, institution qui joue, avec les organisations professionnelles d’avocats, un rôle vital dans la sauvegarde des droits de l’homme et la défense