Le SAF a appris avec indignation et inquiétude la procédure disciplinaire engagée à l’encontre d’une inspectrice du travail qui, lors d’un mouvement syndical, a répondu à une journaliste au nom de son syndicat, en s’exprimant sur les grèves et problèmes socio-professionnels rencontrés dans sa profession.
La liberté syndicale c’est, selon la constitution, le droit pour tout homme de défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale.
La liberté syndicale, c’est aussi bien le droit de chacun d’adhérer à un syndicat, que celui de s’exprimer, en toute liberté, sur l’ensemble des sujets et problématiques en rapport avec les intérêts de la profession que son syndicat représente.
Cette nouvelle atteinte au droit syndical s’inscrit dans le même mouvement croissant de répression par la pénalisation de l’action syndicale, qui constitue une forme de pression inacceptable.
Elle est aussi à mettre en relation avec les ordonnances MACRON qui ont considérablement réduit les droits des salariés.
Elle n’est pas sans renvoyer non plus à l’immense malaise laissé par la condamnation pénale récente d’une inspectrice du travail, pour avoir partagé avec les syndicats les preuves des pressions que voulait exercer à son encontre une grande entreprise.
Les atteintes au droit et à la liberté syndicale, et les mises à mal répétées à l’encontre d’une inspection du travail déjà tant privée de moyens, ne peuvent qu’aggraver les régressions sociales inscrites dans les réformes en cours.
Les inspecteurs du travail, qui ont pour mission essentielle de faire respecter le droit du travail, doivent eux aussi bénéficier du droit à la liberté syndicale, de valeur constitutionnelle, et au respect de leur indépendance, principe consacré par l’organisation internationale du travail. Ils doivent pouvoir s’exprimer sur les difficultés que rencontre leur profession, et elles sont nombreuses.
Le code de déontologie imposé par le décret du 12 avril 2017 est ici utilisé pour porter atteinte à ces droits fondamentaux, auxquels le SAF réaffirme son attachement.
Et le devoir de réserve allégué par la ministre du Travail ne doit pas être détourné pour museler les inspecteurs du travail et leurs représentants syndicaux.
Le SAF apporte donc son entier soutien à la fonctionnaire menacée de sanction.