Ebru TIMTIK, avocate turque, vient de mourir dans un hôpital d’Istanbul, après 238 jours de grève de la faim. Ebru était membre du CHD, association d’avocats progressistes, membre de l’AED (Avocats Européens Démocrates). Notre consœur réclamait le droit à un procès équitable, après avoir été condamnée, dans un procès expéditif à 13 ans et demi de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », cette appartenance étant caractérisée par son rôle d’avocate de personnes incriminées d’appartenance à un groupe terroriste. Ces incriminations sont intervenues après le coup d’état du 15 juillet 2016, ayant entrainé de nombreuses arrestations dans le milieu judiciaire, journalistique, parlementaires…à l’égard de tous ceux qui protestaient contre la criminalisation de toute forme d’opposition politique. Ebru était l’une d’entre nous, et portait haut les valeurs de liberté et d’indépendance qui nous sont chères. Elle a fait son métier d’avocat, réclamant des droits légitimes pour ses clients et exerçant son rôle de défense, dans un système qui nie même aux avocats la liberté de s’entretenir avec ceux qu’ils défendent. C’est cela qui a fait d’elle une criminelle en Turquie ! Il ne faut pas qu’elle soit morte pour rien. Il ne faut pas que nous oubliions que tout près de nous,
Dernières actualités // août 2020
Exercice professionnel
Ne laissons pas mourir nos confrères turcs
Défense pénale
Censure de la proposition de loi "terrorisme": une claque fondamentale !
Le 27 juillet dernier, le Parlement a adopté la proposition de loi « mesures de sûreté contre les auteurs d’infractions terroristes » portée par Madame Yaëlle Braun-Pivet et défendue par le nouveau Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. Le même jour, le Président de l’Assemblée Nationale a saisi le Conseil Constitutionnel aux fins d’examen de la conformité de ses dispositions. Le texte devait permettre aux juridictions de prononcer, à l’encontre de personnes condamnées pour des faits de nature terroriste et malgré l’exécution de l’intégralité de leurs peines, diverses obligations ou interdictions, le cas échéant de manière cumulative. Sous réserve que soit démontrée l’existence d’une particulière dangerosité, pourtant impossible à caractériser, ces personnes pouvaient être contraintes durant plusieurs années d’établir leur résidence dans un lieu déterminé, de se présenter périodiquement aux services de police ou aux unités de gendarmerie, jusqu’à trois fois par semaine, être empêchées de se livrer à certaines activités, d’entrer en relation avec certaines personnes ou de paraître dans certains lieux. Ce texte était, selon ses défenseurs et le Conseil d’Etatà la fois nécessaire, équilibré et conforme aux exigences constitutionnelles. Nos organisations n’ont cessé, depuis la présentation de la proposition de loi jusque devant le Conseil constitutionnel, de dénoncer ces nouvelles