PUBLIÉ LE 13 mars 2017

La critique d’une décision de justice ou d’une procédure par un justiciable est compréhensible ; l’attaque frontale et systématique de l’institution par des candidats à la présidence de la République, garante de l’indépendance du pouvoir judiciaire, est inacceptable et dangereuse.

Les stratégies de défense de la candidate d’extrême-droite qui refuse de se rendre aux convocations judiciaires, prétextant un « gouvernement des juges oligarchique  », et du candidat de droite ultra dénonçant un « Etat de droit violé ; un assassinat politique  », s’inscrivent dans un climat de déstabilisation de l’Etat de droit au profit d’un personnel politique irresponsable.

Il n’existe pas de démocratie sans contre-pouvoir : aux côtés des journalistes, l’institution judiciaire est fondamentale à l’équilibre de l’Etat de droit et les justiciables doivent être égaux devant elle, quels que soient leur origine, leur fonction et leur patrimoine.

Ces mêmes candidats, qui ne savent que demander aggravation de la répression, tolérance zéro, fermeté, rigueur etc., abandonnent leur posture sécuritaire dès qu’ils sont mis personnellement en cause.

Il est temps que les candidats à la présidentielle s’intéressent à l’institution judiciaire pour lui donner les moyens de remplir complètement ses fonctions au profit de l’ensemble des justiciables, ce qu’elle est dans l’impossibilité de faire aujourd’hui tant elle est sinistrée, faute de moyens.

Délais raisonnables, renforcement du contradictoire, alternatives à l’emprisonnement et mesures de réinsertion, accès aux droits effectifs pour la justice du quotidien, sociale, familiale, de consommation et de logement… Tels sont les sujets sur lesquels les candidats à la présidentielle sont attendus.

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