En mai 2024, les avocats de Bobigny apprenaient avec stupéfaction qu’un policier condamné notamment pour violences aggravées et faux en écriture publique n’ayant jamais été suspendu de ses fonctions ni par l’ordre judiciaire, ni par l’ordre administratif avait été affecté pour exercer… au dépôt de Bobigny.
En décembre 2024 un homme y décédait en pleine nuit. Un an plus tard, le Parquet n’y a jamais apporté d’explication.
Depuis des années, la section Bobigny du Syndicat des Avocats de France, dénonce les dysfonctionnements et la situation très dégradée au dépôt. En vain !
Cette situation a d’ailleurs été parfaitement confirmée et documentée par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, qui expose, sans détour, les conditions indignes et dégradantes dans lesquelles les personnes y sont retenues.
Force est de constater que ces signalements n’ont eu absolument aucun effet sur la prise au sérieux de la situation par les autorités saisies.
Hier, jeudi 30 octobre 2025, c’est avec effroi que nous apprenions, par la presse, que deux policiers du dépôt avaient été placés en garde à vue pour des faits de viol, qu’ils auraient commis dans les geôles du Tribunal judiciaire de Bobigny, sur une femme dont ils avaient la responsabilité et dont ils étaient en charge de la sécurité.
Au cours de leurs auditions, ils ont finalement admis avoir eu des rapports sexuels en pleine nuit au sein du dépôt, avec cette femme privée de liberté.
Il est indéniable que de tels comportements ne peuvent être rendus possibles que dans le cadre d’une situation profondément dégradée qui découlent nécessairement d’une défaillance de la hiérarchie et des autorités dans la tenue du dépôt.
Devant cette situation honteuse, le SAF Bobigny exige enfin une réaction, à la hauteur, de la part des autorités, et notamment de la direction du Tribunal.

