PUBLIÉ LE 26 juillet 2016

Le 15 juillet 2016, une tentative de coup d’État militaire a eu lieu en Turquie.

Alors que la situation dans ce pays était déjà critique sur le plan politique et que le régime présentait déjà de graves déficits démocratiques, comme en témoignent tant les nombreuses arrestations d’avocats et de journalistes que les attaques contre les minorités qui se sont accrues depuis 2014, Recep Tayyip Erdogan en a immédiatement profité pour lancer une purge sans précédent, écartant de leurs fonctions plus de 45 000 fonctionnaires, dans l’éducation et la justice en particulier ; plus de 2 800 juges et procureurs ont été mis à pied.

L’état d’urgence a été déclaré, la durée de la garde à vue portée à 30 jours et l’accès et la confidentialité des échanges avec les avocats est remis en question. La Turquie a en outre annoncé la suspension de certaines dispositions de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Le 22 juillet, la FIDH et l’OMCT ont dénoncé l’arrestation de l’avocat défenseur des droits de l’homme et journaliste Orhan Kemal Cengiz. Le même jour, l’Observatoire international des avocats s’alarmait de l’arrestation à Izmir de 11 avocats, le 20 juillet 2016. Le 24 juillet 2016, Amnesty International faisait état des tortures dont les personnes accusées d’avoir fomenté le coup d’État auraient été victimes.

Le Syndicat des avocats de France condamne ces atteintes inacceptables aux libertés sous couvert de la défense d’une démocratie confisquée.

Nous exigeons aujourd’hui que nos confrères emprisonnés pour avoir exercé leur fonction de défenseurs, en particulier Ayse Acinikli et Ramazan Demir, emprisonnés depuis plus de 100 jours, soient immédiatement libérés. Nous manifestons notre solidarité envers tous les avocats turcs menacés du simple fait qu’ils ont exercé leur métier et dénonçons avec force l’attaque en règle contre l’État de droit et les droits de la défense en Turquie.

Partager