Notre confrère, Eddy ARNETON, avocat au barreau de Paris, est convoqué devant le tribunal judiciaire de Paris ce 27 mars 2025 pour être jugé pour des faits de complicité de diffamation publique à la suite de la plainte d’une parquetière de Fort-de-France. Il lui est reproché d’avoir critiqué les choix d’orientation du parquet et le traitement judiciaire – effectivement ubuesque – réservé à l’un de ses client, Kéziah NUISSIER, militant anti-chlordécone, interpellé le 16 juillet 2020, après avoir été violenté fortement par les gendarmes. Les circonstances de l’interpellation de Kéziah NUISSIER avaient engendré des mobilisations de soutien importantes et le procureur de la République et le Préfet avaient alors pris position médiatiquement sur le dossier. Il est évident que, dans ce contexte de tension sociale extrême, notre confrère a seulement, et pleinement, joué son rôle d’avocat dans le parfait exercice et respect des droits de la défense. Le SAF constate que les propos tenus par notre confrère sont un acte de défense et que les poursuites scandaleuses dont il fait l’objet viennent restreindre les droits de la défense, le droit à un procès équitable et la liberté d’expression de l’avocat, principes essentiels dans un état de droit. Le SAF dénonce
Législatives 2024, les propositions du SAF pour une justice au service de tou.te.s
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Exercice professionnel
FACE AUX PROCEDURES BAILLONS : SOUTIEN À NOTRE CONFRERE, EDDY ARNETON
Droit des étrangers
De combien d’ennemis l’intérieur a-t-il besoin ? Quand Beauvau envahit Vendôme
Lorsqu’un garde des sceaux fait de la politique sans se préoccuper des aspects juridiques, nous atteignons des sommets d’absurdité. Celui-ci indique en effet au JDD : « Nous avons, en France, quelque 82.000 détenus pour 62.000 places ». Parmi eux, « plus de 19.000 détenus étrangers, soit 24,5% de la population carcérale ». « Si ces étrangers, ou même une partie d’entre eux, purgeaient leur peine dans leur pays, nous n’aurions plus de problème de surpopulation. Sans avoir à libérer ceux qui ne doivent pas l’être », soutient Monsieur Darmanin. C’est simple, c’est arithmétique, c’est populiste. Par une circulaire du 21 mars 2025, Le ministre enjoint les procureurs et les directeurs de prison au « repérage » des détenus étrangers « éligibles » à une expulsion du territoire français. Cette circulaire se réfère notamment à un protocole cadre consistant à ce que les services pénitentiaires envoient à minima tous les 15 jours la liste des détenus de nationalité étrangère à la Préfecture. Mais qui sont ces étrangers incarcérés visés par le Garde des sceaux ? Le SAF rappelle que des mesures d’éloignements peuvent être prises de façon parfaitement illégale par l’administration, de telle sorte que celles-ci peuvent être annulées par les juridictions administratives. En effet, des étrangers en situation parfaitement régulière, qui ont
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Nomination du Président du Conseil constitutionnel : qui s’intéresse encore au droit ?
Le Président de la République a annoncé le 10 février qu’il proposait Richard Ferrand pour prendre la présidence du Conseil constitutionnel. Devenu gardien des principes essentiels et fondamentaux de l’État de droit, le Conseil constitutionnel a progressivement pris une place de plus en plus importante parmi les sources du droit, au point de prendre un rôle juridictionnel depuis l’introduction de la question prioritaire de constitutionnalité et son intervention dans des litiges individuels. Dans le même temps, la logique de sa composition a peu évolué. Ainsi, le fonctionnement actuel de cette institution suscite de nombreuses questions. Celle de la qualité des décisions rendues, d’abord. A cet égard, le SAF rappelle que le Conseil se distingue parmi les juridictions constitutionnelles de la plupart des régimes démocratiques, par la concision de ses décisions et le peu d’élaboration explicite des raisonnements juridiques rendus publics. Des questions se posent aussi quant à la qualité de la justice rendue par le conseil. Les garanties permettant aux justiciables d’être assuré.es de l’indépendance et de l’impartialité politique de ses membres manquent. Ainsi, par exemple, le fait, pour un membre du Conseil constitutionnel, d’avoir participé à l’élaboration d’une loi faisant l’objet de la question de constitutionnalité qu’il doit trancher,
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Le gouvernement français signe l’abandon des journalistes afghans
Le Syndicat des Avocat.es de France (SAF) exprime sa profonde indignation face aux refus de visas opposés par les autorités françaises à des journalistes afghan.es en danger, actuellement en exil en Iran et au Pakistan. Depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, les journalistes afghan.es, défenseurs.es de la liberté d’informer, sont devenu.es des cibles privilégiées de persécutions. Contraint.es de fuir leur pays, ils et elles vivent dans des conditions de grande précarité en Iran et au Pakistan, exposé.es à des menaces permanentes, sans perspective de protection durable. Les autorités françaises, malgré leurs engagements internationaux en matière de droits de l’Homme et de protection des personnes persécutées, persistent à refuser l’octroi de visas dits » asile » à ces journalistes. Ces refus, injustifiés, et non motivés, participent à les abandonner en violation des principes fondamentaux du droit d’asile et de la liberté de la presse. Le SAF s’étonne une nouvelle fois que les déclarations publiques du Président de la République, et du Ministère des affaires étrangères, après l’arrivée des talibans, notamment en termes de soutien et de protection des femmes et des défenseurs des libertés ne soient manifestement pas suivies d’effet. Ces journalistes risquent à tout moment d’être renvoyés
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GARDE DES SCEAUX : La nomination de la honte
Si la nomination de 3 anciens ministres de l’Intérieur au gouvernement de François Bayrou inquiète, celle de Gérald Darmanin comme garde des Sceaux transforme cette inquiétude en véritable sidération. Sa loi sur l’immigration, ses déclarations contre la séparation des pouvoirs, l’illégalité assumée de ses actes en tant que ministre de l’Intérieur, ses positionnements sur les débats judiciaires en cours ou ses lapsus sur les violences policières, tout confirme que la Justice comme garante des droits et des libertés sera passée à la trappe du tout sécuritaire. Les craintes du Syndicat des Avocat.e.s de France se confirment lorsque à peine une demi-heure après sa nomination le garde des Sceaux annonce que la fermeté, la rapidité et la proximité guideront son action pour défendre les victimes. L’attitude de Gérald Darmanin sur les étrangères et étrangers, sur les violences policières, le racisme et les violences sexistes, invite à penser qu’il ne s’agit pas pour lui d’accorder le statut de victime à toutes et tous de la même manière. En outre, il n’a aucun mot pour la justice qui n’est toujours pas réparée, aucune parole pour tou.tes les justiciables en attente de Justice. Le SAF restera attentif à tout dérapage et utilisera tous les