Les Soulèvements de la Terre ont demandé au Conseil d’Etat la suspension du décret du 21 juin 2023 portant dissolution de leur mouvement. L’audience est programmée le mardi 8 août.
Profondément choquées par cette décision de dissolution portant, une fois de plus, gravement atteinte à la liberté d’opinion, d’expression et d’association, Droit au logement, le Gisti, l’Union syndicale Solidaires, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France ont décidé, parallèlement à d’autres, d’intervenir volontairement dans la procédure.
S’associant pleinement aux arguments développés par les Soulèvements de la Terre, elles entendent plus particulièrement contester qu’au motif qu’il émet des appels au « désarmement » d’infrastructures polluantes ou accaparant des ressources naturelles, un groupement puisse être frappé de dissolution par une décision qui dénature la notion de « trouble grave à l’ordre public ».
Elles critiquent, plus spécifiquement, le grief adressé aux Soulèvements de la Terre de soutenir les actions de désobéissance civile, faisant valoir que, devenues un mode d’expression collective à part entière dans les sociétés démocratiques, ces actions contribuent à l’indispensable sensibilisation du public, ici aux enjeux de l’urgence climatique, fut-ce au prix d’une violation de la loi.
Face à un gouvernement qui use de tous les moyens, tant juridiques que répressifs, pour museler la contestation, le soutien que nos organisations entendent apporter aux Soulèvements de la Terre s’inscrit dans la nécessaire et urgente défense des libertés démocratiques.
Nous avons appris avec tristesse le décès ce 23 aout de Pierre Lyon-Caen, l’un des fondateurs du syndicat de la Magistrature, qui fut pendant des années un compagnon de route de notre syndicat. Toujours rigoureux et d’une honnêteté sans faille, défenseur infatigable des principes de liberté et d’égalité et des libertés publiques, Pierre Lyon Caen a été dans ses différentes fonctions un magistrat respectable et respecté. Il ne craignait pas les désaccords mais savait les affronter dans une écoute réciproque, sans compromission pour personne. Comme le souligne le Syndicat de la Magistrature, » il a été un homme de dialogue, d’une grande courtoisie, modéré dans son expression, mais très ferme sur ses convictions »….et « a toujours eu une vision humaniste et progressiste de ses fonctions, œuvrant pour préserver l’indépendance de la magistrature et notamment celle du parquet » Ceux et celles d’entre nous qui l’ont fréquenté dans son action syndicale comme dans ses fonctions juridictionnelles peuvent en témoigner. Nous perdons un grand défenseur d’une vision progressiste interprofessionnelle de la justice. Toute notre sympathie va à sa famille, ses compagnons de route et à tous ceux qui ont eu la chance de pouvoir échanger avec lui dans ses différentes fonctions. Ses obsèques auront lieu