Le Syndicat des avocats de France avec la Cimade, le Réseau Éducation sans frontières (RESF), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), l’Anafé, le MRAP, France terre d’asile et l’ASSFAM ont lancé une pétition pour demander au nouveau président français, Emmanuel Macron, de mettre fin à l’enfermement des enfants et adolescents dans les centres de rétention administrative.En 2016, 182 enfants ont vécu un enfermement en rétention administrative en France, soit 4 fois plus qu’en 2014 ! Et 4 285 mineurs ont subi le même sort à Mayotte, département français. Pourtant la France a été condamnée 6 fois par la CEDH pour cette pratique (arrêt Popov en 2012, et 5 arrêts en juillet 2016)
Vous pouvez exiger la fin de l’enferment des mineurs dans des centres de rétention, en signant la pétition en ligne ici : http ://agir.lacimade.org/retention
Depuis plusieurs mois, le gouvernement mène une offensive méthodique contre les personnes étrangères. Dernier épisode en date : l’« opération nationale de contrôle des flux », lancée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau les 18 et 19 juin derniers. Une opération coordonnée à l’échelle du territoire, mobilisant des milliers de membres des forces de l’ordre dans les gares, les trains et les bus, avec un objectif clair : traquer, interpeller, enfermer. Cette opération de traque policière contre les étrangers s’est appuyée sur les contrôles d’identité dits « aléatoires », dont chacun sait qu’ils sont ciblés, discriminatoires, et fondés sur des critères de faciès. Elle marque un tournant supplémentaire dans l’escalade sécuritaire du pouvoir exécutif, qui assume désormais des politiques de ciblage de masse des personnes étrangères. Dans ce contexte, la proposition de loi portée par Retailleau, examinée en première séance à l’Assemblée nationale le 1er juillet, vise à allonger la durée de rétention dans les CRA, en arguant à nouveau de cette rhétorique de l’ordre public et au service d’un amalgame toujours plus poussé entre étrangers et délinquants. Une mesure profondément violente, qui s’inscrit dans une stratégie plus large : normaliser l’enfermement administratif, rendre plus difficile encore toute possibilité de défense, et ancrer dans le droit