Le 11 novembre dernier, dans la droite file de la purge actuellement en cours en Turquie, le gouvernement turc a ordonné la fermeture par décret de 370 organisations de la société civile turque, sous prétexte de liens avec des organisations terroristes.
Ce sont principalement des associations kurdes, féministes et progressistes qui sont visées, associations qui agissent dans l’opposition au régime actuel.
Parmi elles, l’association des juristes progressistes (Cagdas Hukukçular Dernegi – CHD), association d’avocats présente dans la majorité des villes de Turquie depuis 1974.
Les avocats de la CHD ne sont pas les seuls visés par le pouvoir turc. Parmi nos confrères pris pour cibles figurent également ceux de l’association des juristes de Mésopotamie (Mesopotamya Hukukçular Dernegi), ceux de l’association des avocats pour la liberté (Ozgürlükçü Hukukçular Dernegi) et ceux intervenant dans le cadre de l’Office du Droit du Peuple (Halkin Huku Bürosu).
Cette nouvelle attaque contre la défense est parfaitement intolérable, que ce soit au regard de son ampleur, de la violence dans laquelle les fermetures des différents sièges associatifs se sont déroulées ou de son caractère totalement arbitraire.
L’interpellation en avril 2016 de nos confrères Ramazan Demir et Ayse Acinikli, actuellement placés sous contrôle judiciaire et jugés avec 47 autres avocats pour avoir exercé leur mission de défense auprès de leurs clients kurdes, nous avait déjà alerté sur les graves atteintes à l’Etat de droit commises en Turquie.
Par leur courage et leur résistance, déterminés à défendre coûte que coûte, nos confrères de Turquie honorent encore une fois notre profession dans son ensemble.
L’existence d’une défense libre et indépendante constitue l’une des conditions d’existence de l’état de droit et de la démocratie. Nous dénonçons avec force et indignation la répression qui s’abat sur eux et leur témoignons notre entière solidarité.
Bertrand COUDERC, Président du SAF
Pascale TAELMAN, Présidente de l’AED
1 http ://www.chd.org.tr/