Tout au long de son élaboration, le SAF a apporté son analyse critique
sur le projet de loi Travail.
La loi a été promulguée. Nous devons désormais l’appliquer, tout
en envisageant, lorsque cela est encore possible, de la contester (questions
préjudicielles de constitutionnalité, inconventionnalité…).
Nous devons aussi explorer les voies permettant de s’appuyer sur certaines
mesures pour tenter de développer, acquérir ou revendiquer des droits
nouveaux pour les travailleurs.
Dans tous les cas, il nous faudra comme toujours faire oeuvre d’inventivité
et d’esprit combatif.
C’est ce qui portera nos travaux lors de ce prochain colloque même si tous
les aspects de cette loi ne pourront pas être abordés, en restant fidèles à
notre objectif : construire les outils de la riposte !
Le SAF dénonce avec fermeté la circulaire du 2 mai 2025 signée par le ministre de l’Intérieur, M. Bruno Retailleau redéfinissant les conditions d’accès à la nationalité française. Pas d’accès à la nationalité française pour les pauvres ! Désormais, pour accéder à la nationalité, il ne suffira plus de démontrer une insertion sociale et professionnelle : il faudra prouver une autonomie financière pérenne sur une période de cinq ans, indépendamment de toute prestation sociale. En d’autres termes, être pauvre devient une cause d’exclusion de l’accès à la nationalité française. L’aide sociale n’est plus perçue comme un filet de solidarité, mais comme un stigmate, la République sociale, telle qu’inscrite dans notre Constitution, garantissant pourtant la protection des plus fragiles. Fraternité : valeur républicaine ou faute éliminatoire ? Le SAF s’indigne également de l’inclusion, dans les motifs de rejet, de toute forme d’aide apportée à un membre de sa famille en situation irrégulière. Même en l’absence de condamnation, ce comportement est jugé incompatible avec une demande de naturalisation. Autrement dit, la solidarité familiale devient un indice d’indignité républicaine. Ce choix est d’autant plus choquant que le Conseil constitutionnel a reconnu, dans une décision de 2018, la fraternité comme principe à valeur constitutionnelle. En exigeant que l’étranger coupe les liens