Alors que la France s’apprête à accueillir, les 10 et 11 février prochains, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), plus d’une centaine d’organisations de la société civile, en France et à l’international, s’inquiètent dans une tribune collective du déni des décideurs face aux dangers concrets que représentent ces technologies pour les droits humains et l’environnement. Le texte, publié hier dans le journal Le Monde, est à l’initiative d’Amnesty International France, Féministes contre le cyberharcèlement, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et VoxPublic.
Tout ce qu’on ne vous dira pas au Sommet mondial de l’IA
Une tribune collective publiée dans Le Monde, le mardi 4 février 2025
Le 4 février 2025 – La tribune intitulée « Tout ce qu’on ne vous dira pas au Sommet mondial de l’IA », met en lumière les impacts aussi concrets que dévastateurs du développement de l’IA sur les droits humains, les inégalités sociales et l’environnement, des sujets qui restent largement absents des débats officiels. Les organisations à l’origine du texte alertent sur la manière dont l’IA perpétue les discriminations systémiques, notamment à l’encontre des femmes et des groupes minorés, aggrave les injustices sociales et contribue à l’exploitation des ressources naturelles et des populations les plus vulnérables, en particulier dans les pays du Sud.
Des dangers largement occultés
La tribune dénonce plusieurs risques : l’utilisation d’algorithmes biaisés dans les services publics, la surveillance de masse, et la diffusion massive de désinformation, notamment via les deepfakes. Elle pointe également l’impact environnemental catastrophique des infrastructures numériques. Fustigeant la quête du profit et de la croissance à tout prix, ainsi que la propension à vouloir apporter des solutions technologiques à des problèmes en réalité systémiques, les organisations signataires appellent à une régulation stricte et démocratique des technologies d’IA, fondée sur le respect des droits humains et la justice environnementale, dans une perspective de solidarité internationale.
Le respect des droits humains doit primer sur les logiques de profit
Pour ces organisations de la société civile, qui déplorent que le Sommet pour l’action sur l’IA ne leur offre pas l’espace dont elles auraient eu besoin pour faire entendre leur voix, le véritable progrès implique de faire primer le respect des droits humains et la protection de l’environnement sur les logiques de profit. À quelques jours du Sommet, ces organisations rappellent que l’innovation ne peut se faire au détriment des droits humains et de l’environnement. Elles appellent à une mobilisation citoyenne et politique pour une régulation démocratique de l’IA.
Cette tribune est à lire en intégralité dans Le Monde.