Depuis plusieurs jours et plusieurs nuits, les policiers défilent dans les rues sans déclaration préalable, pour certains cagoulés, voire avec leurs véhicules de fonctions, leurs insignes et parfois leurs armes de service. Depuis le 25 octobre 2016, ils ont choisi de se rassembler devant les Palais de Justice à l’appel de certains de leurs syndicats (ALLIANCE, UNSA). Ni le caractère dramatique de l’événement déclencheur de ce mouvement, ni les difficultés avérées des conditions de travail de nombre de policiers, ne rendent acceptable cette volonté désormais officielle d’intimider l’institution judiciaire. Les revendications portant sur les moyens matériels (commissariats, voitures, équipements de protection) ou sur les conditions de travail (RTT, congés, sous-effectifs, paie), laissent place à une explosion des revendications politiques à l’égard, notamment, de la magistrature, taxée de faire preuve de « tolérance, complaisance, laisser-aller, laxisme », mais également à l’égard des avocats, « complices de ce laxisme ». Au mépris de l’indépendance nécessaire de la Justice et de la séparation des pouvoirs, ces actions ont manifestement pour objectif d’exercer une pression en faveur d’une politique pénale toujours plus répressive et d’inciter le gouvernement à brider davantage la magistrature. Contrairement aux affirmations policières, les statistiques, les chiffres record de la surpopulation pénale, montrent que l’institution
Dernières actualités // octobre 2016
Défense pénale
Insurrection policière : Démocratie en danger
Droit des étrangers
L’assistance aux exilés à Calais : La loi de la jungle
Communiqué commun : Avocats pour le défense des droits des étrangers – ADDE Avocats européens démocrates – AED Réseau européen pour le droit d’asile – ELENA Syndicat des avocats de France – SAF GISTI Le 24 octobre 2016, le démantèlement de la « jungle » de Calais a débuté. Depuis l’annonce de cette opération, l’État s’est engagé à « conduire sur le campement de la Lande à Calais, une opération humanitaire de mise à l’abri, visant à proposer à chacun des migrants présents sur le site, une prise en charge adaptée à leur situation ». Cette opération ne peut se faire en dehors du droit. Or, les avocats pourtant présents dès avant le 24 octobre à Calais pour assister les exilés dans leurs démarches n’ont pas pu entrer dans le bidonville. Les avocats ont formé une demande d’accréditation auprès de la sous-préfecture. Certains n’ont jamais eu de réponse, d’autres ont reçu une notification officielle de refus le 24 octobre au soir. Du fait de la création d’une zone de sécurité, les avocats n’ont donc aucun moyen d’accès au bidonville ni au hangar dit « SAS », ni au camp « Jules Ferry », et par conséquent aux exilés. Il est inutile de rappeler que toute